The Age of the Understatement., ou presque.

Publié le par Lisa Dawn

[...]

° C'est largement l'heure d'être épuisée, et c'est ce que je fais.
Le train de nuit c'est mieux, sauf que c'est impossible de rester sans voisin.
La vaisselle s'entasse toujours. La flemme.
Toujours remettre à après-demain ce qu'il fallait faire la veille.

L'ennui avec le train, c'est que soit tu lis, soit tu penses.
Pourquoi tous ces petits détails sans importance viennent-ils nous tourmenter quand ils devraient, au contraire, cesser d'avoir un sens ?

On n'ira jamais aux Eaux Bleues.
... Heureusement que j'ai mangé la sucette à la cerise mardi dernier, après c'était trop tard.
Qu'est-ce que je vais faire de ton collier avec les perles rouges, jaunes et vertes, que j'ai retrouvé tout à l'heure dans mon armoire, te le rendre ou le garder ?
... Le week end dernier je me suis acheté le CD de
The Last Shaddow Puppets, celui que tu avais promis de m'offrir. Comme si je savais déjà que tu n'aurais pas l'occasion de le faire.
Est-ce que tu as fait exprès de repartir avec ton keffieh la dernière fois ?
... Tu ne me verras jamais avec ma tunique chinoise.
On avait prévu de se voir aujourd'hui.
... Est-ce que tu l'aimes ?
Je ne sais plus ce que tu fais de tes journées, où tu es, ce qui te fait rire.


Ne te méprends pas, je n'ai aucun regret.
C'est juste un extrait des pensées qui mouillaient mes cils, alors que j'oscillais entre le vide et l'inconscience dans un doux vertige, alors que les rails m'entraînaient loin.

En bruit de fond, le lent ronronnement de cette putain de question : qu'est-ce que j'ai fait pour que tu prennes cette décision ?

Dès qu'il n'y a personne, dans le train, la rue, mon appart', le métro, mon lit, les silences au téléphone, je te parle, à l'intérieur. Peut-être encore plus souvent que quand tu m'aimais. Et je continue sur mon blog. La nuit dernière tu étais de nouveau avec moi.
Tu ne me manques pas puisque tu ne me quittes plus.

Je ne suis pas la plus malheureuse du monde, loin de là.
Il y a 53 personnes qui sont mortes dans un attentat au Pakistan aujourd'hui. Est-ce que tu as une idée du nombre de personnes qui pleurent ce soir, quelque part, n'importe où ?

Et puis j'aime bien le goût de mes larmes. Après, elles sèchent, ça fait comme une petite croûte salée sur la peau, ça tiraille, c'est marrant. Ou presque. °

[...]

Publié dans Presque pas mal

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