Salle 101, ou presque.

Publié le par Lisa Dawn

[...]

° "A chaque étape de sa détention, Winston avait su, ou cru savoir, dans quelle région de l'énorme édifice sans fenêtres il se trouvait. Il y avait probablement de légères différences dans la pression amosphérique. Les cellules où les gardes l'avaient battu étaient en souterrain. La pièce où il avait été interrogé par O'Brien était tout en haut, près de toit. L'endroit où il se trouvait actuellement était de plusieurs mètres sous le sol, aussi bas qu'il était possible de s'enfoncer.
   Elle était plus grande que la plupart des cellules dans lesquelles il s'était trouvé. Mais il regarda à peine ce qui l'entourait. Tout ce qu'il remarqua, c'est qu'il y avait devant lui deux petites tables, couvertes chacune d'un tapis vert. L'une n'était qu'à un mètre ou deux de lui, l'autre se trouvait plus loin, près de la porte. Il était assis sur une chaise, et si étroitement attaché qu'il ne pouvait même pas bouger la tête. Une sorte de crampon lui prenait la tête par-derrière et l'obligeait à regarder droit devant lui.
   Il demeura seul un moment, puis la porte s'ouvrit et O'Brien entra.
- Vous m'avez une fois demandé, dit O'Brien, ce qui se trouvait dans la salle 101. Je vous ai répondu que vous le saviez déjà. Tout le monde le sait. Ce qui se trouve dans la salle 101, c'est la pire chose qui soit au monde. [...] C'est tantôt être enterré vivant, tantôt brûlé vif, tantôt encore être noyé ou empalé, et il y en a une cinquantaine d'autres qui entraînent la mort. Mais il y a des cas où c'est quelque chose de tout à fait ordinaire, qui ne comporte même pas d'issue fatale. [...] Dans votre cas, dit O'Brien, il se trouve que le pire du monde, ce sont les rats."

Extrait de 1984, de George Orwell (1948).


Contrôle d'utopie [concept plutôt marrant] :
Exercice d'écriture : Imaginez votre "salle 101".

Ma salle 101 faisait état de ma phobie d'entailler mes pieds ou de marcher sur un animal vivant. Donc je ne m'attarderai pas sur ma prose et je vous ferai plutôt profiter de celle de Cat'.



Ma salle 101 est pleine de potentialités.

                                                                    é.
                                                                    t
                                                                    i
                                                                    l
                                                                    a
                                                                    é
Elle est d'abord un mur, celui des limites de la R

Elle
      est
            le
              sommet
                         d'où
                               tout
                                     ne
                                        peut
                                             que
                                                 dégringoler.

Elle est l'ennui, l'ennui, l'ennui, l'ennui, l'ennui,
l'ennui, l'ennui, l'ennui, l'ennui, l'ennui, l'ennui,
nnui,  l'ennui, l'ennui, l'ennui, l'e
ui, l'e                                       nnui
   l'enn                                          l'enn
    l'ennui,                                  ui
                l'ennui, l'ennui, l'ennui

Elle est l'ordre institué, en absolu
                                        mensonge.

Elle est sombre et sans couleur.

Elle est humide et pesante.

.evirra li'uqiouq srevne'l à tse ellE

Elle est cette feuille de papier qui condamne à l'immobilité du mot.

Elle est la question à laquelle deux réponses contraires sont aussi justes l'une que l'autre.

Elle est ce moment où cet ] ; [ n'a d'importane qu'en sont début et sa fin.

                                              qui marche sur
Elle est cette structure réglée    l'imagination.

Elle est le       bonheur       offert.
                sur un plateau

Elle est la vie qui ne serait pas traitée comme un jeu dramatique dont l'issue fatale, puisque fatale, est sans importance.

Elle est le secret de la mort dévoilé à la naissance.

Elle est l'inexistence du paradis liée à l'éternité de l'enfer.

Elle est la liste des rêves abandonnés.

Elle est l'instant où l'on réalise qu'on n'a pas sa place dans la société, simplement parce que la pièce est trop mauvaise pour être jouée en permanence.

Elle est cette page qui tournée ne peut que retourner au début du récit.

Publié dans Presque réfléchi

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C
L'oeuvre d'un génie ^^
Répondre
L
<br /> <br /> ° Génie toi-même.<br /> Ensuite je publierai tes copies de concours de Sciences-Po, ton premier recueil de poèmes que t'as pas encore écrits, tes romans philo-politiques, tes essais sur l'avenir de l'humanité, ta thèse<br /> sur l'utopie dans les jeux de stratégie.<br /> Et puis ensuite tu deviendras célèbre et tu recevras un prix Nobel de chaque catégorie.<br /> Tout ça grâce à moi quand même. °<br /> <br /> <br /> <br />